Plastique modelé et contre-moulé manuellement, environ 20 cm de hauteur, cloche et socle, 2013.
Expositions Arpenteurs, sur une invitation de Patrick Polidano, Chapelle Saint-Loup, Saint-Loubès, juin 2013, Épures, Médiathèque Assia-Djebar Blanquefort, janvier 2016.
Comme mis en quarantaine sous cloche et sur un socle imposant, un plantain (plantago major) se détache visuellement sur un fond noir et semble avoir perdu toute couleur. Il est entièrement en plastique blanc et j’ai modelé chaque partie de la plante à partir de moulages effectués préalablement ou en recréant les formes, comme pour les tiges ou chaque grain des épis floraux.
Le plantain est une plante sauvage extrêmement courante, qui comme la plupart des adventices a beaucoup de vertus médicinales, culinaires. Les enfants connaissent son pouvoir d’apaiser les démangeaisons causées par l’ortie. Sa présence massive signale un sol tassé et compacté.
Tous les savoirs ancestraux liés à l’utilisation des plantes sauvages font l’objet actuellement de tentatives d’homologation et de dépôt de brevets à des fins commerciales. Ces savoirs constituent un bien commun qu’aucun industriel ne doit pouvoir s’aliéner. La « guerre de l’ortie » (plante emblématique en la matière) n’est pas terminée et nos libertés individuelles sont à préserver. Cette modeste plante sur son socle (du moins son « image en volume ») me permet d’aborder toutes ces questions mais aussi, sa blancheur évoquant le plâtre et la sculpture classique, d’attirer tout simplement l’attention sur un détail de notre environnement quotidien.